Au bord du bassin #4 avec Solène - CR

Pour les absent·es ou celles et ceux qui auraient déjà la nostalgie de nos douces voix, voici l'enregistrement 👉 ici.

Encore un immense merci d'être venu·es c'était trop chouette. De notre côté on a trop kiffé se prêter à l'exercice, l'animer et répondre à vos questions.

Pour celles·ceux qui auraient un peu de temps à m'accorder pour me donner vos retours et qu'on puisse aussi ajuster le format & trouver des alumnis dont les parcours / questions pourraient vous aider vous pouvez simplement répondre à ce mail.

Si les sujets de l'orientation en fin de cursus t'intéressent tu peux aussi regarder du côté de notre newsletter ou groupe Facebook dans lequel on continue à creuser le sujet en collectif 🤸‍♂️

See you soon au bord du bassin 🐋

Et si tu as la flemme d'écouter, en route vers le CR 👇

Avec Solène Moulin, s'est orientée vers l'univers de l'audit en sortie d'école. Elle nous raconte quels sont les choix qui l'ont guidée et comment l'audit l'aide aujourd'hui à se projeter.

Profiter des stages pour découvrir le métier

Clairement l'audit c'est pas le plus populaire en école versus le marketing ou le conseil. Mais les stages sont faciles à obtenir et sont souvent des prérequis pour d’autres stages dans d'autres voies. Et donc au cours d'un stage en audit, je me suis rendue compte que j'apprenais énormément par ce métier. C'était à la fois une excellente manière d’apprendre et j'ai aussi vu ça comme un bon tremplin pour la suite. Donc j'avais trouvé ça intéressant et ensuite j'ai fait un autre stage en audit interne cette fois dans un grand groupe et on m'a dit "on a adoré ton profil, revient après avoir fait 3 ans de cabinets". Donc pour moi la réponse à la question "qu’est-ce que je veux faire maintenant à la sortie de l'école" c'était : Je vais continuer d’apprendre et je me poserai la question plus tard.

Une structure propice pour continuer à apprendre

L'audit c'est un secteur qui recrute beaucoup, même en ce moment en période covid, et qui s'inscrit vraiment dans la continuité de l'école. Toute équipe d’audit est structurée de façon pyramidale : on commence junior et on grimpe les échelons. A chaque fois qu’on maitrise quelque chose, on passe à l’étape suivante, ce qui permet de beaucoup apprendre et vite progresser. On est exposés à des sujets extrêmement transverses, face à tous types de clients, des entreprises de toutes les tailles, dans tous types de secteurs : pharma, média, retail, IT... Donc non seulement on apprend sur les procédures d’audit mais également sur le secteur d'activité de nos clients. Et pour une même procédure, ça ne se déroule pas exactement de la même façon selon la mission, le secteur, le thème etc. Donc clairement c'est pas que du data crunching de chiffres, loin de là !

Un choix tremplin qui ouvre des portes

L'audit c'est un métier sur lequel il y a plein d'a priori. On voit ça comme du "pointage" et un passage obligé pour faire d’autres choses ensuite. Moi ma première expérience s'était bien passée et je voyais vraiment ça comme le meilleur moyen d’apprendre, de découvrir. En fait j'ai réfléchi en fonction de ce que je ne voulais pas plutôt que ce que je voulais, et surtout en en fonction de ce qui allait m'ouvrir le plus de portes. Après quelques année en audit (3 à 5 ans) tu peux prétendre à des postes en contrôle de gestion, conseil, bras droit de directeur financier…. C'est une vraie ouverture de possibilités sur les métiers financiers. Et en plus, aujourd'hui, je rencontre tous les jours des interlocuteurs dans la finance d'entreprise, ce qui me permet d’être en contact avec la réalité de leur métier. J'ai une idée plus claire et plus précise ce qu'ils font au quotidien donc en y étant exposée, je sais que ça me permettra de prendre une décision éclairée par la suite.

Le mot de la fin - un conseil à donner à ceux qui se posent des questions

On a beaucoup d’a priori sur plein de métiers donc je conseillerais de rencontrer les gens pour s’assurer que ce qu’on pense c’est vraiment la réalité. L'expérience de chacun est différente en fonction du contexte, de l'équipe, des missions... donc il faut vraiment bien se renseigner et aller à la rencontre des gens qui font des métiers qui nous intéressent ou nous attirent. C'est le meilleur moyen pour être sûr.e de prendre une décision en tout cas éclairée. Parce qu'on va passer notre vie à se poser des questions et à se demander ce qu’on veut faire.

→ Ce qu'on en retient

Ce n'est pas grave de ne pas savoir où l'on va, personne ne sait, le tout est de continuer à explorer

L'audit permet d'ouvrir beaucoup de portes et surtout de découvrir les dessous d'entreprises et de métiers vers lesquels on peut s'orienter ensuite

Quelque soit ton métier, demande-toi si :

tu apprends de tes missions et aimes les faire

tu apprécies ton environnement de travail

ton métier répond à tes valeurs et besoin de sens dans la vie

🤔 Vos questions

Ça consiste en quoi exactement vos missions au quotidien ?

L'objectif principal est de fiabiliser l’information financière d'une entreprise. Pour ce faire, la méthodologie est la même partout dans le monde : 1 – il faut la comprendre, comprendre comment sont construits les états financiers, ce qu'il y a derrière les chiffres. Entre septembre et décembre, c'est une période d'entretiens avec toutes les parties prenantes de l’entreprise pour comprendre comment se traduit l'activité dans les états financiers. 2 - il faut s’assurer que les états financiers sont bons : tester des factures, des charges...

Au delà de cette mission principale, petit à petit avec l'expérience, tu es amené à faire de la RH, des projets internes, des projets à impact social, des formations… Tu travailles aussi plein d’autres sujets en plus de ton métier initial.

Quelles sont les missions d'un stagiaire en audit ?

Un stagiaire est un membre à part entière de l’équipe. Il participe à la revue de process, aux réunions, aux entretiens... De janvier à mars, il participe à la réalisation et la fiabilisation des états financiers. Au même titre que les autres membres de l'équipe, il est en charge de gérer son périmètre, par exemple si c’est le cash, il gère les procédures, l'interaction avec le client etc Seront réservés aux supérieurs hiérarchiques les thèmes plus complexes et techniques.

Comment s'est passé le premier stage pour toi ?

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre et finalement c'était hyper intéressant, je découvrais tout le temps des choses nouvelles. Beaucoup d’entraide dans l’équipe, on avance ensemble, on a les mêmes deadlines, et on fonctionne comme les différentes pièces d’un même puzzle. Tout le monde est passé par où tu passes donc tu n’es jamais livré à toi-même.

Quels sont les cotés positifs et négatifs de ton métier ?

Comme tout métier il y a des plus et des moins. En audit, le gros moins, c’est le fait de travailler beaucoup. Il y a le process légal mais aussi les délais fixés par le client qu'il faut impérativement tenir. Le modèle est fait comme ça, pour capitaliser sur de l’humain. En temps normal on travaille entre 45 et 50h par semaine. Parfois plus, jusqu'à 60h, sur des période de clôture.

Du côté des plus, il y a déjà la bonne rémunération. On prend entre 8 et 15 % d’augmentation par an sur notre salaire, ce n'est pas négligeable. Ensuite, c'est très flexible en terme d'organisation personnelle et de gestion de son temps. On est très autonomes dans les missions, typiquement j'organise mes priorités comme je veux dans ma journée. Je suis vraiment en charge de mes tâches et de mes clients, donc je m’organise comme je veux tant que je délivre dans les délais.

Quel conseil donnerais-tu à quelqu'un actuellement en études ?

Comme de métiers, l'audit il faut l'expérimenter pour savoir vraiment ce qu'il y a derrière. On pense qu’on sait ce que c’est, mais on ne sait pas du tout. De manière générale, c'est le cas pour toutes les fonctions support. Le meilleur moyen de savoir ce que c’est, c’est d'y faire un stage. On a tout à gagner, d'autant que c'est très facile à intégrer et qu'en tant que stagiaire on fait vraiment partie de l’équipe.

Quelles sont les compétences et qualités utiles à avoir en audit ?

Agilité d’esprit = savoir jongler entre plusieurs interlocuteurs, mémos, clients, sujets, secteurs

Curiosité, ouverture d’esprit = se poser plein de questions, s’interroger pour détecter des anomalies

Rigueur, aimer le travail bien fait = émettre une opinion légale et engageante sur un dossier

Il faut aimer les chiffres, mais pas besoin d’être une brute en compta, on apprend surtout sur le tas. Face au recruteur, il suffit de montrer qu’on a compris l’enjeu, qu’on est curieux et qu’on veut bien faire. En audit, on apprend sur le terrain donc c’est clairement admis que c’est l’entreprise qui te forme. Enfin, il comprendre que chacun est responsable de son propre périmètre et à la fois il faut aussi savoir travailler en équipe. On est sans cesse amenés à interagir avec les collègues, les supérieurs, les clients etc.

Concrètement avec vos clients, comment ça se passe, comment vous sont-il affectés et quels peuvent être les problèmes rencontrés ?

Avec le client, on discute de ce qui est faisable ou pas. C'est un vrai travail de coopération car le client a besoin de nous, donc on est plutôt dans une relation de confiance. Les conflits ou les sujets compliqués arrivent quand les délais sont très courts. Mais fondamentalement, nous on est là pour s’assurer qu’il n’y a pas d’erreur et le client est preneur des améliorations qu'on lui suggère, dans la limite des contraintes opérationnelles bien sûr.

En France il y a 4 grands cabinets d'audit et quelques autres. Lorsqu'un client a besoin d'être audité, il émet un appel d'offres (AO) et une fois l'AO signé, on est engagé sur 6 ans avec ce client. Pendant ces 6 ans, tu interviens 3 fois par an chez ton client, avec en plus un contact régulier.

Des problèmes il peut y en avoir quand il y a des changements de postes chez le client, par exemple si le DAF (directeur administratif et financier) démissionne. Ça peut effectivement compliquer des clôtures. Mais si on parle de fraude, c'est rarissime de découvrir une fraude, ça arrive, mais c'est rarissime. On a le devoir de toute façon de fiabiliser l’information financière et la majorité des gens, ce sont des gens qui veulent faire honnêtement leur boulot.