si tu as la flemme d'écouter, en route vers le CR 👇
Avec Inès Joly, Care Team Lead chez Toucan Toco (en poste depuis 2 an et demi). Elle y aborde sa paumitude, son choix d'entreprise en fin d'études, la manière dont elle a su définir l'environnement de travail qui lui plaisait et faire un point sur ses envies et sa définition de la "carrière". Après 7 stages, beaucoup d'exploration avant une spécialisation en data science à l'emlyon, elle nous parle aussi de la force que peut représenter un parcours atypique et pas forcément perçu comme cohérent.
Assumer ses choix
→ On veut parfois avoir le parcours le plus classique possible, pour ne pas se “fermer de portes” et être bien vu·e. En un sens, c’est plus facile de ne pas choisir. On projette plein de choses sur ce parcours « traditionnel » de la réussite mais ça ne parle pas forcément à tout le monde et c'est ok. Le tout c'est d'apprendre à faire ses choix - surtout quand on a un parcours généraliste au départ.
→ Choix faits selon les appétences pour chaque stage. L'objectif à ce moment → Chercher la passion qui allait permettre de travailler sur des sujets qui l’intéressaient et la stimulaient à ce moment précis. Ex: événementiel culinaire en Argentine
→ En soi, ce n'est pas grave d’avoir un parcours qui ne semble pas « cohérent », l’important est de savoir en parler, expliquer ses choix et dire pourquoi aujourd'hui tu veux cette entreprise / ce poste, et la direction que tu veux faire prendre à ton parcours. Ex : pas de compétences techniques en data à la sortie de l'em car sortie d'école de commerce, mais grosse plus-value en gestion de projet /connaissance business qu'Inès a su revendre avec un poste hybride. Ce qui semblait être une barrière à la base, est en fait devenu une force.
→ Un conseil : il faut être précis·e dans ce qu’on cherche. Pas besoin d’envoyer 50 CV, 5 peuvent tout à fait suffire. Le tout est de savoir ce qu’on veut et être précis·e dans ce qu’on cherche. Cela rend d’autant plus pertinente votre candidature. « Je m'en rends d'autant plus compte aujourd'hui que je recrute des gens »
→ Travailler à définir un job qui mette en avant ses qualités, ses compétences acquises et ses aspirations. Et qui permettent aussi de développer les compétences que tu souhaites.
→ Ne pas hésiter à rédiger sa job description parfaite pour ensuite pouvoir le trouver. Ça fait très lettre au Père Noël mais c'est comme ça qu'on se crée un standard à atteindre aussi.
✔La checklist
Pour pouvoir trouver une entreprise qui correspond avec ses valeurs et ses envies en termes d'ambiance de travail. Pour la faire :
→ Faire le bilan de ses stages pour savoir ce qu’on veut retrouver et ce qu’on ne veut plus : conditions de travail, valeurs de l’entreprise…
Exemple d'Inès → Je ne ne veux pas d'une entreprise trop bureaucratique où je dois attendre la validation du n+10 pour faire passer un nouveau projet ; micro-management…
→ Définir les conditions de travail minimales que l’on est prêt à accepter. Ex: tenue vestimentaire imposée ? Horaires flexibles ? Télétravail possible ?
→ Définir les valeurs qui nous semblent primordiales. Ex: bienveillance, entraide, simplicité, transparence ?
→ Une fois que l'on a tout cela, il suffit de mettre en forme sa checklist idéale.
Pour Inès cela donnait → climat de bienveillance, ne pas avoir à s’habiller en costume tous les jours, ne pas avoir d'horaires de travail fixes…
→ Ne pas se censurer sur ses souhaits parce que 1 ça existe et 2 en bafouant ces choses importantes dans le quotidien, on devient laxistes vis-à-vis des entreprises. Il faut se rappeler qu'un entretien (comme une période d'essai) c’est une validation dans les 2 sens, avec des attentes respectives. Et le niveau d’exigence des candidats permet aux entreprises de se remettre en question. 💪 Accepter de mauvaises conditions pour soi-même, c’est les laisser se diffuser pour les autres aussi.
Comment arbitrer entre ce qui nous semble essentiel et ce qui l’est moins ?
→ Pour Inès, le compromis a été géographique (Paris).
→ Elle est aussi passée par la méthode de l'Ikigaï : de quoi on a besoin aujourd’hui, à quel endroit je peux être utile, pour quoi le marché est-il prêt à me payer. Ça peut aussi aider à savoir quels compromis on est prêt·e à faire ou non.
Ok, c’est bien Joly tout ça, mais financièrement est-ce que ça tient la route ?
→ Oui, le tout est de définir sa fourchette financière, un niveau plancher, sans oublier de le mettre dans une balance globale, il n’y a pas que ça qui compte. Par exemple Inès avait un prêt étudiant. Elle a finalement une rémunération attractive qui lui permet de a) avoir un bon niveau de vie b) rembourser ce prêt sans avoir fait de compromis sur son premier emploi.
→ +1k sur un salaire ne fait souvent pas beaucoup de différence face à des conditions de travail et une ambiance saines 💡
Le mot de la fin
→ Chercher ce qui nous convient, c’est un processus constant, une construction progressive qui comporte parfois des déviations, et c’est tant mieux.
Le concept du multi-potentialisme : il y a des gens qui n’ont pas qu’une passion, et c’est une force, car c’est possible de jongler entre elles et de s’en nourrir.
La conférence de Steeve Jobs à Stanford où il y parle de « connecting dots » : parfois nos choix peuvent sembler incohérents mais arrive un moment où tout fera sens
Tu peux en trouver d'autres sur notre Toolbox de l'orientation où on recense les ressources qui nous aident à avancer dans ces questions
→ Ce qu'on en retient
Il faut se faire confiance au moment T et se rappeler que choisir sa voie ça est un processus, on peut tout à fait en changer.
🤔 Vos questions
Quel poste as-tu aujourd’hui et quel est ton équilibre vie pro / vie perso ?
→ De chef de pojet au sein d’une équipe existante, à la création de la « care team » (équipe support client) qui a aujourd'hui deux personnes recrutées par Inès. Poste qui combine à la fois l’envie d’aider à la dimension technique pour intégrer ses compétences acquises en accord avec les besoins de Toucan Toco.
→ L’avantage de commencer dans une petite entreprise c’est de pouvoir progresser et évoluer rapidement sur des postes différents ou enrichis par rapport à une plus grosse entreprise (et on peut revendre toutes ces responsabilités ensuite).
→ La confiance en les personnes de Toucan Toco est suffisamment forte pour ne pas avoir peur de les laisser en TT, remplir ses objectifs… un cercle vertueux qui s’engage.
→ « J'arrive à concilier vie pro / vie perso mais c'est aussi des choses qui m'importaient dans ma checklist. J'ai réussi à continuer à avoir pas mal d'activités à côté de mon emploi. Par exemple j'ai passé mon CAP pâtisserie cette année !»
Comment contrer les arguments des parents ou plus généralement des personnes qui n’ont pas la même vision du monde du travail ?
→ Il faut dire et redire qu'il existe divers types d'entreprise. Et de fait, même les « grosses boîtes » sont poussées à évoluer au vu des revendications des jeunes générations.
→ Lorsqu’on ne trouve pas les conditions de travail qui nous conviennent, il faut se les créer, par exemple en créant son entreprise.
→ Leur donner des preuves de stabilité : salaire, montrer qu’on travailler pour de grands groupes, parler de l’assise de la start-up dans son éco-système (passages media…) ou dans le panorama du modèle plus classique.
→ On est souvent dans le compromis au début puis il faut aussi apprendre à composer avec ça dans le temps.